L’affaire Clearstream (le nom d'une banque luxembourgeoise) commence en 2004. Un matin, le juge Renaud Van Ruymbeke reçoit une lettre anonyme et un CD-ROM à son bureau parisien. Le "corbeau" (celui qui envoie les lettres anonymes et le CD-ROM) accuse plusieurs hommes politiques (Nicolas Sarkozy, DSK, Laurent Fabius, Jean-Pierre Chevènement...) d'avoir reçu de l'argent sale sur des comptes en banque abrités par Clearstream: il s'agirait de pots-de-vin versés après la vente de bateaux de guerre (des frégates) à Taïwan en 1991. Sur le CD-ROM, la liste de ces comptes en banque. Une enquête est ouverte. Très vite, les enquêteurs s'aperçoivent que ces listings sont bidons.
Mais alors, qui a envoyé ces lettres anonymes? Et pourquoi? En mai 2006, Jean-Louis Gergorin, l'ancien vice-président d’EADS (un fabricant d'armes européen) et ami de Dominique de Villepin avoue: c'est lui le corbeau. Ces listes ont été fabriquées par un crack de l'informatique, Imad Lahoud, informaticien chez EADS. Imad Lahoud les donne à Jean-Louis Gergorin, Jean-Louis Gergorin les donne à Dominique de Villepin. L'objectif est simple: à quelques mois de l'élection présidentielle, Dominique de Villepin aurait voulu éliminer ses concurrents comme Nicolas Sarkozy. Il aurait donc demandé à Jean-Louis Gergorin d'envoyer les listes au juge pour couler Nicolas Sarkozy. Une version confirmée par le Général Rondot, champion du renseignement français et chargé par Dominique de Villepin de fouiller ces listings.
Le procès. Après ces révélations, Dominique de Villepin est convoqué par la justice. Il est entendu pendant dix-sept heures et nie en bloc. Quelques mois plus tard, les enquêteurs épluchent le disque dur du Général Rondot et retrouvent des notes que le Général pensait avoir effacées: elles confirment que Dominique de Villepin aurait tenté de destabiliser son rival, Nicolas Sarkozy. Le procès démarre le 21 septembre 2009. Quatre mois plus tard, Jean-Louis Gergorin est condamné, Dominique de Villepin relaxé. En appel, la relaxe est confirmée.
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