Certains lecteurs de Clearstream se sont émus de ne trouver aucune information relative à l'affaire du tueur de Toulouse au moment de son déroulement. Clearstream, fidèle à sa ligne éditoriale, refuse de participer à cette course folle (à laquelle se sont livrés la plupart des médias d'info en continu) qui consiste à donner des informations non vérifiées, sur la base de rumeur et se cachant derrière l'usage du conditionnel. L'affaire aujourd'hui éclaircie, Clearstream est fier de vous présenter son récit du dossier.
L'affaire. Elle commence le 11 mars dernier à Toulouse. Un militaire poste une petite annonce sur internet pour vendre sa moto. Il a rendez-vous avec Mohamed Merah (le tueur de Toulouse). Le militaire est retrouvé mort au pied de sa moto, une balle dans la tête. Quatre jours plus tard, à Montauban cette fois, 3 militaires retirent de l'argent à un distributeur en face de leur caserne. Un homme en scooter s'arrête à leur niveau et ouvre le feu. 2 militaires sont tués, un autre est gravement blessé. Très vite, les enquêteurs font le lien entre les deux affaires. Le signalement du tueur est maigre: un homme habillé en noir, au guidon d'un scooter très puissant (un T-Max Yamaha) qui tire au pistolet (calibre 11.43). Quatre jours encore plus tard, le tueur au scooter tire sur les élèves d'une école juive de Toulouse: 4 morts dont 3 enfants.
L'enquête. Les policiers épluchent alors les adresses IP (une sorte de plaque d'immatriculation à l'intérieur de chaque ordinateur) de tous ceux qui se sont connectés à la petite annonce de la moto. Un nom ressort, celui d'une mère de famille d'origine algérienne: ces deux fils, les frères Merah, sont connus pour leurs penchants salafistes, la branche la plus dure de l'Islam. Autre indice, celui d'un concessionnaire de scooter qui prévient la police: l'un des frères Mérah est venu demander comment retirer le système de repérage GPS sur son scooter.
L'assaut. La famille Merah est placée en garde-à-vue. Mohamed Merah, le principal suspect, est retranché dans un appartement à Toulouse. Après 31 heures d'attente, le RAID (les troupes d'élite de la police) lance l'assaut. Merah réplique, il est tué d'une balle en pleine tête.
La polémique. Mohamed Merah, 23 ans, un Français d'origine algérienne, était pourtant connu des services anti-terroristes. En 2010, il part en Afghanistan. A son retour, il est interrogé par la police et fiché mais les renseignements français concluent qu'il n'est pas une menace. Au même moment, les USA l'interdisent de vol vers leur pays. Fin 2011, Merah part cette fois pour le Pakistan. A son retour, il est encore interrogé par la police. Conclusion du rapport: "Il n'est resté que deux mois, n'a donc pas eu le temps de suivre une formation terroriste." Par ailleurs, amateur de "discothèques et de filles", il "n'est pas entrain de basculer dans une radicalisation salafiste." Une thèse aujourd'hui balayée par les images filmées par le tueur au moment de ses assassinats: membre d'Al Qaida, il voulait venger la mort des enfants palestiniens et punir les militaires français partis en Afghanistan.
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